Alors que la crise migratoire secoue l’Europe depuis plusieurs années, les chrétiens se retrouvent aussi confrontés à la question de l’accueil de l’étranger. Un retour aux paroles de Jésus pourrait susciter un accueil différent, renouvelé. Analyse.

Face aux malheureux qui échouent en Europe après avoir fui la misère de leur pays, une seule question agite tous les esprits: migrant ou réfugié? Telle est la distinction qui doit ainsi sceller leur sort, selon nombre de politiciens européens. La réponse déterminera leur destination, à savoir le statut légal de réfugié ou un billet retour à la case départ.

Convention de Genève
Mais que vaut cette démarcation d’un point de vue théologique? Se justifie-t-elle? «Au niveau des intitulés, nous sommes obligés de la considérer, à condition qu’elle soit vraiment exacte», stipule Robert Despré, coordinateur CNEF Solidarité dans la région de Calais. Si la notion de «réfugié politique» est définie par la Convention de Genève avec des critères bien précis (guerre, persécution, dictature…), le pasteur considère que «dans les faits, on appelle parfois un peu trop rapidement “migrant économique” ceux qui ne semblent a priori pas relever de ces critères. Parfois, la personne n’a simplement pas pu apporter la preuve des menaces dont elle était l’objet.»
«En temps de guerre et de crise humanitaire, le UNHCR déclare d’ailleurs que les migrants devraient être considérés comme des réfugiés», rappelle le RES. Celui-ci a choisi en effet d’utiliser ce terme, «non pas parce qu’on refuse l’idée qu’il y a aussi des migrants économiques, mais parce nous voulons communiquer d’une manière qui privilégie la grâce au refus d’aider.»

Un accueil biblique
«Quand on lit la Bible, on se rend bien compte que cette distinction n’est pas faite», souligne Robert Despré. A plusieurs reprises, il y est d’ailleurs question de «migrations que l’on pourrait qualifier d’économiques ou climatiques». Ainsi d’Abraham, Isaac, Jacob ou encore Naomi. «En Egypte, le peuple d’Israël était migrant économique», formule sans détour le président de CNEF Solidarité, Christian de la Roque… Lire l’article en entier sur le Christianisme aujourd’hui